Les mains sont tendresses, délicates caresses. Il console et cajole. Un sourire, puis un soupire. Elle a le charme d'une déesse, cette jeune femme, et cet intérêt ne devrait pas être accepté. Croatoan a les yeux qui la cherche, les mains qui se détachent et la rattrapent. Il ne peut pas quitter cette main, l'attirant en la fixant. Il marche en reculant, ne quittant son regard. Quelle belle, quelle belle. Sûrement plus belle que les déesses elle-même. Plus suprême que la lune même. Alors, il l’entraîne. Il la guide, l'emporte et se dévaste. Elle le dévaste si bien, si simplement – d'un simple regard, de quelques mots. Il est fou.
Si son masque n'était pas sur son visage, elle verrait son sourire. Si cela était possible, elle verrait ses pierres rougir. Si ils étaient cachés, elle serait conservée des regards intenses de la gemme. Car la voilà, la triste vérité. Le feu brûle d'une manière impromptue. Et quoi ? Qu'entends-je ? Croatoan aime ! Il regarde, désire, et meurt !
Qu'elle est tendre, avec ces doux cheveux. Qu'il a envie de prendre ses joues entre ses mains, pour la faire brûler d'amour. Il veut lui susurrer des mots d'amour, ceux qu'on ne dit pas toujours, mais qu'il pourrait lui prononcer tous les jours. Viens Scylla, on y est presque. Il se retient tellement, la guidant du mieux qu'il peut, essayant d'être charmant. Cette fille est divine, il le sent. Il veut écrire des légendes et des mythes pour son regard, mais il sait qu'au fond il ne peut pas l'avoir.
Croatoan brûle, brûle tout doucement, enivré par une beauté qui traverse le temps. Scylla est belle, Scylla est jeune, Scylla n'est guère sienne. Et cela le tue. Il veut lui poser des questions dont les réponses ne doivent être entendus, il veut murmurer contre ses lèvres les plus beaux mots du monde, échanger des soupires et des regards.
Il veut qu'on se cœur cesse enfin de battre, car il a cette impression qu'il éclate.
Le bruit sourd de la cascade arrive enfin. Il ne l'avait pas entendu avant, mais maintenant, il se sait arrivé, il le ressent. Il cherche du regard une pierre, et dirige la belle pour qu'elle puisse s'y asseoir. Ici, ce sera parfait, n'est-ce pas ? Il se montre d'une tendresse rare, d'une douceur incroyable. L'amour change un homme, et Croatoan ne se sent plus lui-même. Il ne dérive pas dans ses pensées, car celles-ci ne sont que Scylla. Il est prêt à écouter, plutôt qu'à parler, afin de s'abreuver de ses mots, tout en fixant ses lèvres, et jamais ne lâchant sa main.
j’ai, dans le creux de ma main, des coeurs qui ne sont pas miens je n’ai jamais demandé à ce qu’on m’aime - je désirais juste pâris, pâris et ses traits trop fins - parfois je l’imagine, si beau qu’il m’en casse les doigts - si grand qu’il m’en tord la nuque souvent il m’entend, et démantèle mes hypothèses il me dit quelque chose comme je ne suis ni grand, ni beau. je suis un monstre, et les monstres ont d’attirant qu’ils incarnent ce qu’on ne peut avoir c’était une belle phrase, plus jolie que ce que je réécris (je ne l’ai pas cru)
tu as d’incroyable que ton visage m’est étranger ; le petit garçon masqué, qui n’existe peut-être même plus parfois je me dis - ah, je l’ai imaginé mais pâris te voit, lui aussi. je suppose que ça fait de toi quelque chose de beau. ta main est lourde dans la mienne, elle picote (je sens l’amour qui étincelle)
“cro, où on va?” je demande et ma voix crisse comme sur une assiette fêlée, rouillée de s’être trop longtemps tue - c’est rare, que mes lèvres soient scellées maman dirait que tu me coupes le souffle
“viens scylla, on y est presque” et je fronce les sourcils, quelque chose fleurit dans ma gorge de la frustration - de la curiosité - au fond, tout au fond, c’est de l’affection j’ai peur, tu sais? enfin, non, tu ne sais pas ; mais j’ai peur de toi, comme j’ai peur de dandelion pâris dit qu’on ne devrait plus jamais aimer. que l’amour l’a tué “je veux pas mourir” je chuchote - est-ce que tu m’entendrais, si j’étais muette? echo l’était, et parfois j’ai l’impression que c’est narcisse qui pourrit dans ma poitrine. de l’amour, je n’en ai jamais eu que pour moi-même et, aujourd’hui, il n’y a plus rien
“ici, ce sera parfait, n’est-ce pas?” parfait. c’est un joli mot, parfait - si bien fait qu’il n’y a guère besoin de le refaire accompli, quelque part. “le mot décéder, il vient du mot latin qui veut dire accomplir. quand tu meurs, cro, tu t’accomplis.” j’y pense trop, je crois c’est morbide, chuchote pâris dans un coin de ma tête (je l’ignore - il déteste ça)
“c’est joli” je souffle et je le pense. mes doigts se serrent autour des tiens, sans que je le veuille. mon corps ne m’appartient plus depuis si longtemps, j’ai oublié comment le contrôler “comment est-ce que tu manges, cro?” comment est-ce que tu vois, comment est-ce que tu vis sans visage - sans être je n’y arrive pas. si je reste trop longtemps, je veux partir ; si je pars trop longtemps, je veux revenir c’est triste, d’être humain (de l’avoir été). je touche ton masque et c’est comme un coup de jus dans la pointe de mes doigts, comme un avertissement - l’inconnu est peut-être plus joli que la vérité “je veux te voir” je rajoute et c’est malgré moi, pardonne-moi j’ai trop l’habitude des secrets, ils ont fini par me lasser
Mer 14 Nov - 17:43
habitation :
umbra theater (étage supérieur)
affiliation :
fortiem -- c'est celle qui veille sur l'ouest depuis trois ans
particularités :
bénie (aphrodite)
réincarnation (pâris)
don (lovesick) -- d'un coup d'oeil elle attise les flammes, d'un contact elle agite les plus belles passions. on l'aime une journée -- on l'oublie celle d'après.