la trahison des anges ⎮ asphyxie.

montagne qui s’érige ; asphyxie, de surface, s’institue comme souveraine. sous la marine pourtant, elle n’est que roche étiolée par les batailles, étiolée par les échecs qu’elle ravale. furie boulotte son vomi, et le fourreau épiderme fane, fane, fane, tandis que sa terre s’abecque d’un engrais contrarié, et que le feu noyé se nourrit d’un charbon d’avidité.
asphyxie croque, mâche, recrache, recommence pour toujours les tétaniser.
de peur peut-être, de se voir elle-même dévorée.
pythonisse nichée à la grotte, sa rage s’écoule silencieusement, elle renifle comme un animal l’aube de la surface, jamais trop pour ne pas faire craquer les cols fragiles de son volcan inapparent, activité scabreuse et crépitante sans brume expirée. car asphyxie est prédatrice déguisée en proie factice, et s’est longtemps amusée de ses actions subreptices. minaude la jolie, séduit ses pairs, roule les hanches, caresse les paumes sans jamais dénuder les siennes. puis lève le talon et écrase le calcanéum sur les nuques. oh elle sera reine, reine reine. elle est jour et nuit, frénésie et reprise, affabilité et cruauté; indistincte, sclérosée, elle est asphyxiée par son propre ennui. lionne grogne, crocs enragés, elle halète, se déshydrate, crève de l’avanie née de ses dépendances. montagne érigée, elle veut plus loin, plus haut, plus grand. asphyxie aspire trop, ment souvent. mains gantées tâchées, son leg arraché malgré les souffrances, elle s’exige plus que thalia, plus que gemme, plus que ce qui est plaît à l'humaine et bête convenance.
asphyxie, tantôt chaude, tantôt froide.
douce tempête ou terrible accalmie. elle oscille toujours entre deux extrêmes.
asphyxie, l’âme aussi patiente que colérique, lie impulsivité et pondération dans un mariage éruptif. chimiste de l’intermédiaire, elle se balance comme un métronome, suivant sa propre et étrange mélodie.

elle semble aube mais elle n'est que nuit.
et la nuit est sienne, sienne, sienne.


voile de secret, arcane fragmenté, le passé d'asphyxie est presque oublié. des flashs lui reviennent lorsqu'elle devient aveugle. vérité ou mensonge, elle préfère croire à ces rétrospectives qui la peignent en insoumise et guerrière gemme de la grande échauffourée. ⎮ gourmande d'influence et de faculté, elle est l'une des premières nemos à enlacer les souffrances des rituels. de par cette témérité, nyx l'a embrassé. ⎮ lune versatile, asphyxie est tempête. transe poussée d'ardeur et de véhémence, son irritabilité s'éveille sans prévenir comme un tyran sévère. un trouble qui salit son apparent ascétisme. ⎮ constamment gantée, elle se préserve des miasmes l’environnant. asphyxie exige une propreté diaphane. crasse rejetée, poussière soufflée, ce qui l’entoure requiert l’aspect aseptique qui lui sied. ⎮ ...